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Coronavirus : Au Nigeria, les « Flying Doctors » stimulent le dépistage de la COVID-19
En Afrique, la riposte à la COVID-19 a généré de nombreuses innovations
Le dépistage de la COVID-19 en Afrique est inférieur à ce qui se fait dans d’autres régions du monde
Des mains gantées introduisent délicatement des écouvillons dans les narines et les nez des personnes qui, chacune leur tour, s’installent devant une cabine, masques abaissés et tête en arrière. Dans la cabine à laquelle les gants rouges sont attachés se trouve un agent de prélèvement d’échantillon COVID-19.
Mises en place par la société nigériane d’investissement dans la santé Flying Doctors dans huit des États les plus affectés du pays, ces cabines mobiles, qui séparent l’agent de prélèvement des personnes testées, a stimulé le dépistage de la COVID-19. Entre 80 et 100 échantillons sont collectés par cabine chaque jour, bien que le nombre varie d’un État à l’autre. Le Nigeria réalise en moyenne 2500 à 3000 tests quotidiennement.
Le fondateur des Flying Doctors, Dr Ola Brown, explique qu’au début de la pandémie, peu de personnes au Nigeria étaient formées au prélèvement d’échantillons COVID-19. Ces agents se déplaçaient chez les particuliers pour effectuer les prélèvements, augmentant ainsi les risques d’exposition au virus.
« [La cabine de prélèvement] réduit à zéro le nombre d’infections des personnes effectuant les tests”, affirme Dr Brown. « Deuxièmement, cela permet de gagner énormément de temps en comparaison du cas de figure où il faut se déplacer chez les gens et, troisièmement, cela coûte moins cher parce que les opérateurs n’ont pas à changer de PPE [équipement personnel de protection] fréquemment. »
Selon Dr Walter Kazadi, le représentant au Nigeria de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « étendre l’accès aux services tels que le prélèvement d’échantillons et de tests diagnostiques sont essentiels pour une riposte efficace. » L’OMS continue de soutenir le Centre de contrôle des maladies du Nigeria et le système national de riposte en fournissant des ressources pour la formation et du matériel de prélèvement et de dépistage.
En Afrique, la riposte à la COVID-19 a généré de nombreuses innovations. Partout sur le continent, des innovateurs ont créé des outils qui aident les experts en santé publique à faire face à divers défis : du traçage des personnes contacts aux soins cliniques en passant par la production locale d’équipement et de matériels ainsi que des fournitures de laboratoire et de dépistage.
Beaucoup des innovations existaient déjà, mais elles ont été redirigées ou adaptées à la riposte à la COVID-19. Par exemple, Zipline, une société basée en Californie, aux États-Unis, a redimensionné ses drones à grande vitesse. Jusqu’à présent utilisés au Ghana et au Rwanda pour livrer des colis médicaux aux cliniques et aux hôpitaux, ces drones servent aujourd’hui à identifier les zones à risques et au prélèvement d’échantillons. Anticipant de nouveaux traitements et vaccins qui pourraient être prochainement disponibles, l’entreprise se prépare à aider avec la distribution.
Au Kenya, des développeurs ont lancé en mars, en collaboration avec les ministères de la Santé et des Transports, l’application téléphonique mSafari afin de soutenir le traçage des personnes contacts dans les transports publics.
La plupart des innovations sont locales. Les cabines mobiles au Nigeria sont fabriquées sur place. Il en existe 14, dans les États d’Abuja, Kano, Kaduna, Lagos, Ogun, Oyo, Rivers et Zamfara. Les Flying Doctors ont aussi transformé un véhicule en laboratoire mobile. En tout, l’organisation possède trois laboratoires et a formé plus de cent techniciens de laboratoire de biologie moléculaire au dépistage de la COVID-19.
Par ailleurs, en collaboration avec diverses fondations, l’organisation propose ses services gratuitement afin d’encourager les gens à se faire tester. Le dépistage de la COVID-19 en Afrique est inférieur à ce qui se fait dans d’autres régions du monde. Le bureau régional pour l’Afrique de l’OMS recommande d’effectuer 10 tests pour 10 000 personnes par semaine dans la région. Seuls 12 pays dépassent ce seuil.
Alors que l’Afrique a enregistré relativement peu d’infections à la COVID-19 en comparaison d’autres régions, la diminution du nombre de cas entre juillet et septembre a atteint un plateau, avec une hausse du nombre de nouveaux cas dans certains pays. Dr Brown insiste sur l’importance du dépistage et le maintien de la vigilance vis-à-vis de la COVID-19.
« Je pense que l’une des choses qui ont réellement eu un impact sur l’attention accordée au dépistage est le fait que peu de personnes sont mortes en Afrique par rapport à l’Europe ou l’Amérique », analyse-t-elle. « Quand les gens ne meurent pas, qu’ils ne tombent pas horriblement malades et que nous ne voyons pas ces chiffres, bien évidemment cela [le dépistage] ne devient plus prioritaire, surtout dans un pays avec des ressources limitées. »
« Il est important que tout le monde reste vigilant… et que nous demeurons sur nos gardes. »
Distribué par APO Group pour WHO Regional Office for Africa.