Source: WHO Regional Office for Africa |

Renforcement de la vigilance alors que l’Afrique déploie les vaccins contre la COVID-19

En Afrique, les doses du vaccin AstraZeneca ont été distribuées à 36 pays par le canal du Mécanisme COVAX

Les pays africains ont mis en place une réglementation stricte et des mécanismes de surveillance des effets secondaires et des manifestations postvaccinales indésirables graves

BRAZZAVILLE, Congo, 15 avril 2021/APO Group/ --

Plus de 13,6 millions de doses de vaccin ont déjà été administrées en Afrique, dont 12 millions de doses du vaccin AstraZeneca. À ce jour, la plupart des rapports faisant état de manifestations postvaccinales indésirables ne concernent que des effets secondaires bénins ou modérés. Jusqu’ici, aucun cas de trouble de la coagulation sanguine n’a été notifié après la vaccination.

La surveillance de l’innocuité des vaccins est une composante essentielle du déploiement des vaccins contre la COVID-19. Le Forum africain pour la réglementation des vaccins (AVAREF), une plateforme pilotée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), soutient les pays africains pour qu’ils puissent renforcer leurs capacités de réglementation et de contrôle, notamment en ce qui concerne l’autorisation et l’inspection des essais cliniques, ainsi que l’homologation des vaccins et d’autres produits médicaux. Le continent a mis en place des organismes de réglementation dotés de capacités robustes. Des responsables de la réglementation de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie, du Ghana et de la République-Unie de Tanzanie ont participé à des évaluations mondiales conduites par l’OMS sur les trois vaccins contre la COVID-19 ayant obtenu une autorisation d’utilisation d’urgence.

« Afin de ralentir considérablement la propagation de la COVID-19, nous devons réduire le nombre de cas de formes sévères de la maladie, ainsi que le taux d’hospitalisation et de décès. Chaque dose administrée nous rapproche est un pas de plus vers la fin de cette pandémie », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « Cependant, cette entreprise historique n’est pas sans risque. Les pays africains ont mis en place une réglementation stricte et des mécanismes de surveillance des effets secondaires et des manifestations postvaccinales indésirables graves. L’OMS œuvre en étroite collaboration avec les pays afin d’atténuer les risques potentiels. »

De récents rapports ont signalé des troubles rares de la coagulation sanguine chez des personnes ayant reçu le vaccin AstraZeneca dans plusieurs pays européens, et le vaccin Johnson & Johnson aux États-Unis d’Amérique. Le Comité consultatif mondial de l’OMS de la sécurité des vaccins évalue attentivement les rapports concernant le vaccin Johnson & Johnson. S’agissant du vaccin AstraZeneca, l’examen mené par le Comité a permis d’établir qu’une relation de cause à effet est plausible entre le vaccin et la survenance de caillots sanguins avec une faible numération plaquettaire, même si une telle hypothèse reste à confirmer.

À ce jour, plus de 200 millions de personnes ont reçu des doses du vaccin AstraZeneca dans le monde, et le nombre de cas de caillots sanguins et numération plaquettaire faible sont extrêmement réduits – moins de 200 cas ont été notifiés jusqu’ici. En revanche, la COVID-19 a déjà entraîné près de 3 millions de décès dans le monde. Tout en poursuivant l’évaluation des vaccins, l’OMS considère, sur la base des connaissances actuelles, que les avantages des vaccins AstraZeneca et Johnson & Johnson l’emportent largement sur les risques.

En Afrique, les doses du vaccin AstraZeneca ont été distribuées à 36 pays par le canal du Mécanisme COVAX, une plateforme d’achat de vaccins codirigée par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), Gavi l’Alliance du vaccin et l’OMS, en partenariat avec l’UNICEF.

En tout, 45 pays africains ont déjà lancé leurs campagnes de vaccination contre la COVID-19. Plus de deux tiers des doses administrées l’ont été dans 10 pays dont les stocks s’amenuisent ou sont déjà épuisés.

« De profondes inégalités subsistent en matière d’accès aux vaccins contre la COVID-19 dans le monde. Dans les pays à revenu élevé, en moyenne une personne sur quatre a déjà reçu une dose du vaccin contre la COVID-19, contre une personne sur 500 dans les pays à revenu plus faible, notamment dans plusieurs pays africains », a déploré Dr Moeti.

Dans un contexte marqué par des approvisionnements limités et des retards dans l’acheminement des vaccins, il est important pour l’Afrique de renforcer ses propres capacités de production de vaccins. Le continent, qui abrite 16 % de la population mondiale, ne produit que 0,1 % des vaccins. Les pays africains sont largement tributaires des importations et particulièrement vulnérables aux retards dans l’accès aux produits de santé essentiels pendant la pandémie.

L’Afrique compte désormais plus de 4,3 millions de cas de COVID-19. Au cours des 28 derniers jours, le nombre de nouveaux cas a augmenté d’au moins 50 % dans 13 pays, parmi lesquels l’Angola, l’Éthiopie, le Kenya et la République centrafricaine. Vingt-neuf pays, notamment l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Ghana et le Nigeria, ont signalé une augmentation du nombre de nouveaux cas. D’une manière générale, l’Afrique a enregistré une baisse du nombre de cas au cours du mois écoulé.

Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique a tenu une conférence de presse virtuelle aujourd’hui facilitée par le Groupe APO. Dr Richard Mihigo, coordinateur du programme Vaccination et mise au point des vaccins au Bureau régional, a présenté un bilan du déploiement des vaccins en Afrique. Dr Boitumelo Semete, présidente-directrice générale de l’Autorité sud-africaine de réglementation des produits sanitaires (en anglais, South African Health Products Regulatory Authority), le Prof. Oyewale Tomori, professeur de virologie et président émérite de la Redeemer’s University à Ede (Nigeria) ont aussi pris part à la conférence de presse. Dr Thierno Balde, chef de l’unité Partenariats opérationnels au Bureau régional et Dr Mory Keita, fonctionnaire technique au Bureau régional étaient également présents pour répondre aux questions.

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