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L’Afrique réduit le nombre d’infections et de décès dus au VIH, mais les objectifs majeurs restent hors d’attente

il est peu probable que le continent mette fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, car de nombreux pays ont pris du retard par rapport aux principaux objectifs intermédiaires d’élimination

La COVID-19 a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre

BRAZZAVILLE, Congo, 7 décembre 2021/APO Group/ --

L’Afrique a réalisé des progrès considérables dans la lutte contre le VIH au cours de la dernière décennie, réduisant de 43 % le nombre de nouvelles infections et diminuant de près de moitié le nombre de décès liés au sida. Cependant, selon une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), il est peu probable que le continent mette fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici à 2030, car de nombreux pays ont pris du retard par rapport aux principaux objectifs intermédiaires d’élimination de la maladie et les difficultés liées à la COVID-19 ont aggravé la situation.

En vue d’atteindre l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui vise à mettre fin au sida, les pays devraient faire en sorte d’ici à 2025 que : 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique (objectif 1) ; 95 % des personnes qui connaissent leur statut sérologique soient placées sous traitement (objectif 2) ; et 95 % des personnes qui reçoivent un traitement suppriment leur charge virale (objectif 3). La stratégie accélérée (dite « fast-track ») pour mettre fin au sida a été lancée en décembre 2015 par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le nouveau plan quinquennal 95-95-95 a remplacé les cibles précédentes en décembre 2020.

L’OMS suit les progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs 95-95-95 à l’aide d’un tableau de bord qui a été publié aujourd’hui lors de la Conférence Internationale sur le sida et les Infections Sexuellement Transmissibles en Afrique qui se déroule à Durban en Afrique du Sud. D’après ce tableau de bord, en décembre 2021, les pays de la Région africaine indiquent que 87 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 77 % sont placées sous traitement et 68 % ont désormais une faible charge virale. Jusqu’à présent, seuls neuf pays – le Botswana, Cabo Verde, le Kenya, le Lesotho, le Malawi, le Nigéria, l’Ouganda, le Rwanda et le Zimbabwe – sont en bonne voie pour atteindre les objectifs 95-95-95 d’ici à 2025.

« Ce tableau de bord est un signal d’alarme lancé aux gouvernements africains pour qu’ils restent concentrés sur l’éradication du sida », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. « La COVID-19 a rendu encore plus difficile la lutte contre le VIH, mais un virus ne doit pas prendre le pas sur un autre. Nous devons lutter simultanément contre la COVID-19 et contre le VIH. »

Le tableau de bord indique qu’aucun pays n’a atteint les trois objectifs 95-95-95, mais Eswatini a dépassé les deux premiers et est en bonne voie pour atteindre le troisième, car la charge virale de 93 % des personnes sous traitement est déjà supprimée.

Trois pays – Cabo Verde, Djibouti et le Kenya – ont atteint le premier objectif. Cabo Verde a également atteint le deuxième objectif. Huit pays sont en bonne voie pour atteindre le premier objectif et trois pays – le Rwanda, l’Ouganda et le Zimbabwe – se rapprochent du deuxième, mais un accès insuffisant au dépistage et au traitement du VIH pour les principaux groupes de population continue de freiner les progrès dans ces pays. Des services communautaires et des établissements de santé où la stigmatisation n’est pas tolérée peuvent aider à s’assurer que les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les consommateurs de drogues injectables, les travailleurs du sexe et d’autres groupes clés de la population bénéficient des soins de santé dont ils ont besoin.

Le troisième objectif est celui pour lequel les pays ont réalisé le moins de progrès, 48 % des pays n’ayant rapporté aucune donnée à ce sujet. Cette situation s’explique par la pénurie de centres de dépistage de la charge virale dans de nombreux pays, particulièrement en zone rurale, une situation qui s’est aggravée au cours de la pandémie de COVID-19, alors que les centres de dépistage ont mis l’accent sur le nouveau virus.

« L’Afrique a déjà réalisé d’immenses progrès, et nous savons comment mettre fin au sida. Mais à moins que les gouvernements n’accélèrent le rythme, n’augmentent les ressources et ne s’engagent à renforcer leurs systèmes de santé fragiles, nous ne parviendrons pas à parcourir la dernière ligne droite », a déclaré la Dre Moeti.

Les mesures clés pour amplifier la dynamique de lutte contre la maladie comprennent l’élargissement de l’accès au traitement et aux soins du VIH, notamment la décentralisation des services vers la base et l’élimination du paiement par les usagers pour l’accès à des services clés, la hausse du financement national des programmes de lutte contre le VIH par les gouvernements et le renforcement de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination afin que les personnes nécessitant des soins n’aient pas peur de chercher à se faire soigner.

Distribué par APO Group pour WHO Regional Office for Africa.